entre ciel et terre : les amours divines
Le mariage du soleil et de la lune : une lune masculine, un soleil féminin ? par Michel Cazenave, écrivain, philosophe, animateur de l'émission Des vivants et des dieux (France Culture).
Espace Welcome - 4, place Maurice Sailland, Angers
Participation aux frais : 2,10 €
Luna Papa (107 min) de Bakhtiar Khudojnazarov avec présentation
et débat. Cinéma 400 coups, 12, rue
Claveau, Angers, tél. : 02 41 88 70 95
Tarifs
habituels aux 400 Coups : 7 €, réduit 5,80 €, carnets 4,90 €
ou 4,30 €
Commentaire
Bakhtiar Khudojnazarov est né en 1965, à Douchambé, capitale du Tadjikistan. Il réalise Bratan en 1991, Kosh ba kosh, Lion d'or à Venise, en 1992, et plus récemment Le Costume en 2003. Luna Papa est un film déjanté, dans la veine de Kusturica, qui, au-delà de la pure inventivité, veut délivrer un message. Il a reçu le grand prix du Festival des 3 Continents, à Nantes, en 1999. Ce film, tourné en russe, à la frontière de trois pays (Tadjikistan, Uzbekistan et Kirghizistan), dans un décor reconstitué de toutes pièces, et impliquant des acteurs de provenances diverses, se place d'emblée comme une œuvre intemporelle, propice à l'évocation des grands mythes, ce que souligne l'importance accordée par les angles de prises de vue aux ciels, à la terre ou à l'eau.
Thèmes mytho-légendaires
Ce récit emblématique, toujours en mouvement, quadrille le territoire ; mais c'est essentiellement dans la verticalité qu'il s'inscrit : au dessous, le royaume des morts ; sur terre, le monde des vivants ; et au ciel, les espaces supérieurs d'où l'on chute ou glisse et vers lesquels on s'élève. Ainsi trois niveaux matérialisent trois générations entre lesquelles s'établit le dialogue. Enraciné dans l'héritage du passé, le film nous projette dans l'avenir d'une naissance annoncée et se place d'emblée dans une perspective mythique, voire évangélique.
La Mère terrestre
Même si Luna Papa parle de la recherche du père, c'est à la mère en devenir qu'il s'attache, et c'est en termes de conception, d'« incorporation » au sens premier du terme qu'il se développe. Mamlakat est porteuse de fruit, comme le souligne son rôle de légume bien arrondi dans l'ensemble « Récolte »
Le film est construit comme un jeu de poupées russes : conté par l'enfant qui n'est d'abord qu'une potentialité avant de se nicher dans l'utérus maternel, il nous montre sa mère, elle-même immergée dans le souvenir de sa propre mère, tandis que son père supposé doit être enterré jusqu'au cou et que son grand-père aspire à s'enfouir dans la Terre-Mère, la terre des morts ... Ce n'est pas innocemment que le film est dédié « à nos mères », en fait celles du réalisateur et de son scénariste. Mais c'est à toutes les Mères que l'on pense, et plus précisément à La Mère fécondée par le Père Lune qui donne son titre au film.
Le Père céleste
Car c'est bien la lune – virile en ce cas comme dans les anciennes religions - qui, au coeur de la nuit et au son d'une voix céleste (le verbe fait chair : Mamlakat se dit « enceinte de la voix »), vient s'unir à la jeune femme. Et le taureau qui ultérieurement tombera du ciel, épargnant la future mère et son enfant, est tout aussi bien une émanation de cette même lune. Dès le début, la caméra observe du ciel la terre et, en s'en approchant, sème le trouble et la panique, le flot impétueux des chevaux. N'est-ce point là le terrible regard du géniteur céleste guettant les filles de la terre ?
Celui qui survole, qui « couvre » ainsi la terre, c'est très prosaïquement l'aviateur. Est-ce pour autant une figure paternelle ? Le réalisateur nous parle de « père déifié, au sens de grand ordonnateur de la vie. » Mais ce n'est en fait qu'aux yeux de Safar, qui le cherche en vain aux quatre points cardinaux, que « ce procréateur divin redevient très vite un homme comme un autre. » Mamlakat, elle, ne cesse d'interroger du regard les espaces supérieurs.
De toute évidence le père de Khabibula n'appartient pas à ce monde, même si la logique du mythe désigne des pères de substitution. Les acteurs, avec leurs maquillages et leurs masques, ne font que singer les êtres de l'au-delà, et le monde merveilleux de la scène ne résiste pas longtemps aux assauts de la vie réelle qui y fait irruption. Alik, avec toute sa bonne volonté, reste un humain que le ciel récuse brutalement. Et l'aviateur a beau se donner des airs de Zeus (incorrigible séducteur fondant du ciel pour se substituer au mari absent comme avec Alcmène, embarquant une oie comme avec Léda, ou faisant descendre un taureau du ciel comme avec Europe), il ne vole pas assez haut, il « plafonne » au sommet d'une armoire ... « Je ne peux rien faire d'un père comme ça », constate l'enfant. Comme le dit Mircea Eliade, « le père humain ne fait que légitimer de tels enfants ».L'Union sacralisée
Tout le film se déploie entre ciel et terre : Mamlakat aspire à s'élever vers le ciel, tandis que l'aviateur se plaît à faire du rase-mottes. Nasreddin, le simple d'esprit, le passeur désigné entre les deux mondes, a lui aussi les yeux au ciel et, tout rivé qu'il soit à la terre, il incarne l'avion ; c'est lui qui, à la fin, propulsera sa soeur dans les sphères célestes.
Se rejoue là le grand mythe cosmogonique de l'union entre le Dieu-Ciel et la Terre-Mère, annoncée par l'apparition de colombes blanches. Safar pare sa fille d'une robe blanche sacrificielle, et elle-même revêt son visage d'un masque blanc, avant qu'elle glisse sur l'autre rive et soit livrée au désir de la lune. La robe sera ensuite déchirée, tachée de sang, et, symboliquement, la jeune femme se verra ensuite associée à la couleur rouge.
La scène d'amour, toute charnelle qu'elle soit, est avant tout spirituelle. Elle est filmée en apesanteur, en une longue glissade qui la dépose au bord de l'eau.
Il est évident que cette union est décidée par une nécessité supérieure, ou intérieure, qui se manifeste à plusieurs reprises pour que l'oeuvre s'accomplisse pleinement : le gynécologue avorteur est providentiellement éliminé, un des pères usurpateurs est foudroyé, l'autre est emporté par le sommeil. Il faut que cet enfant prédestiné vienne au jour auprès de son véritable père, dans les cieux, comme si cela était écrit de toute éternité.
Le divin Enfant
Car il s'agit d'un enfant merveilleux, qui parle dès avant sa conception, ce que même Merlin, le Bouddha ou même Kirikou ne font pas. Un enfant de la promesse qui semble venir racheter ou sauver un monde déréglé, désertifié, devenu fou à force de violence, d'égoïsme et d'intolérance. A moins qu'il ne laisse à Nasreddin la mission de lutter contre le mal et qu'il fuie carrément ce monde, avec sa mère, pour rejoindre là-haut le monde de la lune qui est le séjour des morts, marquant aussi bien la reconnaissance du père qu'un retour à cette mère abs ente à laquelle aspire Mamlakat.
Note sur le nom des personnages :
Le choix des noms suggère souvent dans les films des clefs d'interprétation. C'est particulièrement le cas ici :
- Mamlakat évoque inévitablement un personnage maternel, associant Mam à un lakat qui pourrait être « lacté » (lait = moloko en russe). Mais c'est surtout le mot qui désigne le « royaume » en arabe. Ainsi il convient parfaitement pour désigner la Terre Mère.
- Nasreddin (Hodja) est un personnage du folklore traditionnel du Moyen-Orient, que l'on retrouve jusqu'en Chine. Il incarne, dans les histoires, le simple d'esprit.
- Alik, le fiancé qui se fait chevalier servant, est l'« amour » en arabe.
- Safar, le père qui part en quête du séducteur, signifie « voyage ».
- Jasir ou Yassir (l'aviateur) : « prospère, facile à vivre », c'est le nom d'un célèbre cheval de course égyptien (un étalon ?).
Hiérogamies
Le grec « hieros », « sacré » et « gamos », « mariage », désigne la copulation sacrée de dieux entre eux ou avec des humains.
Les grandes cosmogonies marient dieux et déesses, non seulement pour engendrer tout ce qui existe et vit sur terre, mais aussi pour préserver (ou bouleverser) les grands équilibres et l'harmonie du monde. Ces unions peuvent aussi se sceller entre divinités et humains, et bien des héros ou demi-dieux furent ainsi engendrés. En Inde, le dieu Krishna s'éprend de la belle Radha, laquelle incarne l'âme du fidèle aspirant à s'unir avec la divinité. Et chez nous l'Annonciation nous montre l'esprit de Dieu fécondant la vierge Marie. Le propre des religions n'est-il pas, étymologiquement, de « relier », d'établir un lien ?
Plus prosaïques peuvent nous sembler les frasques de Zeus - foudroyant Sémélé ou couvrant d'une pluie d'or Danaé - ou de bien d'autres dieux, qui profitent de leurs pouvoirs pour séduire de belles mortelles ; mais peut-être ces accouplements furent-ils aux origines tout aussi essentiels pour l'équilibre du cosmos.
Il est certain en tout cas que l'homme s'est attaché à célébrer ces unions sacrées, à leur assigner un rôle dans sa vie quotidienne ; il les a ritualisées de façon symbolique : mariage de figurines ou copulation effective, la célébration pouvant se transformer en orgie collective qui, à la manière des pluies vivifiantes, fertilise le sol.
Le mariage sacré symbolisait l'union créatrice du ciel et de la terre, de l'élément masculin et de l'élément féminin, du dieu et de la déesse, et s'exprimait rituellement par l'union charnelle du roi avec une prêtresse qui incarnait la déesse ou, plus généralement, l'élément féminin du monde. C'est de cette façon que l'on pouvait garantir la fertilité et l'ordre cosmique pour l'année à venir.
Encyclopédie des symboles.
De tels rites, qui remettent en scène les gestes divines, sont présents dans les cultes antiques comme dans le cérémonial de modernes sociétés secrètes.
Cette forme de dévotion peut s'accompagner d'une abstinence ou au contraire d'une totale disponibilité sexuelle, ce qui en fait revient au même. Les prostituées sacrées dans les temples étant les épouses d'un dieu, incarné par les prêtres ou par les fidèles, ne peuvent se marier. Elles représentent la terre s'unissant à la divinité.
A Babylone, le mariage sacré unissait le Roi (représentant le dieu Dumuzi) et la prêtresse (représentant la déesse Ishtar ). En Egypte, c'est le dieu Ammon en personne qui, sous les traits du roi, s'unissait à la reine pour lui assurer une descendance. En Afrique occidentale, des jeunes filles sont consacrées au python sacré. Au Nigéria, c'est l'union incestueuse de la déesse de la mer, Yemandja, et de son fils Orungan que d'importantes hiérogamies (union du jeune prêtre et d'une vieille prêtresse, unions collectives des paysans) célèbrent chaque année pour assurer la venue des pluies.
Dans des traditions païennes et néo-païennes, la fertilité de la terre est liée à la fécondité de la femme : la hiérogamie, souvent accomplie dans la nuit du 1er mai, est un rite de fertilité, censé symboliser la plantation de la graine dans la Terre.
L'amour sacré peut aussi être dramatique, lorsqu'il s'agit de conjurer des forces terrifiantes qui apportent terreur et désolation. Il pouvait mener jusqu'à la mort de l'épousée, lorsqu'elle était par exemple livrée à un dieu-crocodile auquel elle était destinée à s'unir. Et l'on rejoint là le mythe universel du dragon auquel une jeune vierge est sacrifiée, rituel auquel un héros civilisateur ou évangélisateur, qu'il ait nom Persée, Tristan ou st Georges, vient mettre un terme.
C'est une bête hideuse (...) plus hideuse que jamais on n'en vit certainement ! Elle désole le pays ; elle ravage nos maisons, elle piétine nos fermes. Lorsqu'elle s'est éveillée, on ne peut la calmer qu'en venant lui livrer une fille impubère. Dès qu'elle l'a dans ses griffes, elle la dévore sous nos yeux et hennit de plaisir !
Michel Cazenave, "Tristan et Iseut"
à propos de la (du) lune
On appelle la lune la Mère de l'Univers Cosmique, elle possède une nature à la fois mâle et femelle.
Plutarque
La lune recèle bien des mystères perpétués par les mythologies, traditions et superstitions. Cinélégende a récemment évoqué les enchantements de la nuit, et cet astre y participe largement. Elle est la patrie des morts, lieu de passage vers l'au-delà ou la réincarnation, selon le rythme suggéré par ses déclins et renaissances périodiques. Mais la lune est plus particulièrement liée aux rythmes cosmiques et biologiques, ceux de la terre fertile, et ceux de la femme.
Dans certains pays, les mariages sont célébrés à la nouvelle lune pour en garantir la fécondité, et chez nous, les femmes ont longtemps imploré la lune pour obtenir un mari. Aujourd'hui encore, les « nuits de la pleine lune » s'opposent au sommeil et sont supposées favoriser le désir érotique et la fertilité.
Pourtant, même si cela peut troubler notre rêverie, elle a souvent représenté un personnage masculin : cela a été ou est le cas en Mésopotamie, en Egypte, au Japon, en Inde, chez les Mongols, les Hébreux et les Arabes, les Celtes et les Germains (der Mond est encore masculin en allemand) ...
Elle a été associée au taureau (dont les cornes évoquent celles du croissant lunaire). Le dieu-lune Sin des anciens Sémites était considéré comme un « taurillon puissant dont les cornes sont massives ». Et il est remarquable que la lune, puissance fécondatrice, est plus souvent symbolisée par le croissant « cornu » que par le disque, forme pleine qui pourrait évoquer la matrice.
Le pouvoir de la lune n'est pas seulement symbolique : c'est l'Oiseau-Lune qui est supposé engrosser les Nigériennes ; les Groenlandaises évitent, si elles ne veulent pas se retrouver enceintes, de regarder la lune ou de se coucher sur le dos sous son rayonnement ; les femmes maories considèrent cet astre comme leur époux ; et, sans aller si loin, Paul Sébillot relève les mêmes croyances en Basse-Bretagne : « Une jeune fille ou une jeune femme qui sort le soir pour uriner ne doit jamais se tourner vers la lune quand elle satisfait ce besoin, surtout si la lune est cornue (…) ; elle s'expose à (…) concevoir par la vertu de la lune. »Hiérogamies d'aujourd'hui
L'union merveilleuse entre puissances célestes et créatures terrestres échappe à la seule pensée antique. Ce motif peut être interprété sur un plan spirituel, ou servir à flatter l'imagination populaire.
Le mystère de l'Incarnation est toujours célébré dans nos églises, et le thème pictural de l'Annonciation ne cesse de nous rappeler ce jour où une vierge fut fécondée par l'Esprit. Les « tableaux du rosaire » illustrent aussi bien des « noces mystiques », celles de st Dominique avec la Vierge, et celles de ste Catherine de Sienne avec l'Enfant Jésus. Le thème de l'âme humaine s'unissant à Dieu, ou à l'Eglise représentée comme l'Epouse terrestre, ne cesse de faire écho au poème du Cantique des cantiques.
Dans le même esprit, le célibat de ceux qui, dans la religion catholique, se consacrent à Dieu, n'est pas sans rappeler ces prêtres ou prostituées sacrées qui, attachés à une déesse ou à un dieu, devaient respecter, en dehors de leur fonction, une totale abstinence sexuelle.
Ce fantasme universel, cette aspiration à se fondre dans la divinité, spirituellement et charnellement, ressurgit avec la diffusion de certains mouvements religieux néo-païens, druides, wiccas ...
La fée Mélusine, ou Roscille, l'ancêtre des Plantagenêts, ont de leur côté marqué l'histoire en épousant la condition humaine et en engendrant d'illustres lignées, tandis qu'une légende comme celle de la Velue qui, à la Ferté-Bernard, s'acharne après la belle Adette avant de succomber sous les coups d'Amaury, n'est pas étrangère au fantasme de la jeune vierge livrée en offrande au dieu-dragon.
Plus terre-à-terre, le cinéma et les médias nous content sans tarir les merveilleuses et providentielles rencontres de simples mortel(le)s avec les grands de ce monde-ci (à défaut de l'autre). Lady Di en est restée une figure emblématique, mais il en est bien d'autres ...
On pourrait encore évoquer ces extra-terrestres venant s'unir aux hommes pour engendrer des mutants ou des super-hommes.
L’intervenant : Michel Cazenave
Et tout l'arbre est mon corps qui se hisse aux racines et descend vers le ciel d'où surgissent les oiseaux.
Philosophe et écrivain, Michel Cazenave est coordonnateur de programmes sur France Culture où il anime le samedi soir l'émission Des vivants et des dieux.
Spécialiste entre autres de la réflexion jungienne (membre fondateur et président du Cercle Francophone de Réflexion et d'Information sur l'oeuvre de C.G. Jung, et direction de la traduction en français des oeuvres de Jung), il s'intéresse tout particulièrement au symbolisme et aux religions. Il est l'auteur de nombreux ouvrages.
On lui doit notamment :
Jung, l'expérience intérieure, Le Rocher, 1997
La subversion de l'âme - Mythanalyse de l'histoire de Tristan et Iseut, Seghers, 1981
La Science et les figures de l'âme, Le Rocher, 1996
Histoire de la passion amoureuse, Philippe Lebaud, 2001 - Oxus, 2005
Le féminin spirituel (direction), Desclée de Brouwer, 2001
La Face féminine de Dieu (direction), Noêsis, 1998
Tristan et Iseut (roman), Albin Michel, 1985, 1994 - Garnier-Flammarion, 2000
La Putain des dieux (roman), Le Rocher, 1994
Chants de la Déesse (poèmes), Le Nouvel Athanor, 2005
pour faire plus ample connaissance avec Michel Cazenave :
www.michelcazenave.fr
biblio-filmographie
Mircea ELIADE, Traité d'histoire des religions, Payot, 1964
James FRAZER, Le Rameau d'or, Bouquins Robert Laffont, t. I chap. 12, t. II, p. 63sq
Encyclopédie des symboles, sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque
films :
Dani Kouyaté, Sia, le rêve du python (France, Burkina-Fasso, 2002)
Digvijay Singh, Maya, (Inde, 2002)
Jean-Luc Godard, Hélas pour moi (France, 1993)
Pier Paolo Pasolini, Théorême (Italie, 1968)
Guillermo del Toro, Le Labyrinthe de Pan (Espagne, 2006), dont la jeune héroïne fut, est-il dit, engendrée par la Lune
Wolf Rilla, Le Village des damnés (Grande-Bretagne, 1960)
Stanley Kubrick, Eyes wide shut (Grande-Bretagne, 1998)