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golems et androïdes

18 et 19 novembre 2008

14 novembre, 18h : Atelier d'écriture
"Robots, golems, androïdes..."
, avec Clodine Bonnet.
Cinélégende, 51 rue Desjardins, Angers
Participation : 5 € (inscription :06 24 78 19 07)

18 novembre, 14h45 : Conférence
"L'homme artificiel : rêve, réalité ou ... cauchemar ?", par Philippe Lucidarme, enseignant-chercheur au LISA, Laboratoire d'Ingéniérie des Systèmes Automatisés (Université d'Angers).
CNDC, 28 rue Bodinier, Angers
Entrée gratuite

18 novembre, 17h : Conférence
"Mythologies des créatures artificielles", par Michel Cazenave, écrivain et philosophe.
Foyer du Théâtre Municipal - Place du Ralliement, Angers
Entrée gratuite
18 novembre, 19h : Rencontre avec les intervenants et Cinélégende - Apér'obot -
les robots de Ph. Lucidarme - Performance artistique Terramorphoses à partir d'argile avec Lulu Balladart - Animation musicale par Mya von Stein.
CNDC - 28 rue Bodinier, Angers
Entrée gratuite
18 novembre, 20h15 : Film
Blade Runner (USA, 117 min - 1982, version 2007) de Ridley Scott, avec présentation et débat.
Cinéma 400 coups, 12, rue Claveau, Angers, tél. : 02 41 88 70 95
Tarifs habituels aux 400 Coups : 7,30 €, réduit 5,90 €, carnets 5 € ou 4,40 €
19 novembre, 18h30 : Conférence
"Le golem et ses avatars cinématographiques", par Gildas Jaffrennou, enseignant en cinéma-audiovisuel.
Espace Welcome - 4, place Maurice Sailland, Angers
Entrée gratuite
télécharger le livret au format PDF

Commentaire

Textes de Philippe Parrain

Film culte de la science-fiction, Blade Runner se démarque du roman qui l'a inspiré, et se réfère aux codes du film noir : la nuit perpétuelle, la pluie pénétrante, un monde interlope, une enquête confuse, et l'incertitude qui englue l'action et qui répond à l'interrogation identitaire de Philip K. Dick : « Qui est qui, ou quoi ? Qui suis-je, homme ou robot, être pensant ou machine programmée munie d'implants mémoriels ? »

Ridley Scott, quant à lui, déploie un univers visuel fascinant, à la fois futuriste et rétro, qui n'est pas étranger au Japon décrit dans Black Rain : dans une ambiance embrumée et enfumée, des décors urbains surpeuplés, à la fois clinquants et délabrés, où se confondent intérieurs et extérieurs et où tout est artificiel.

Le film a connu de multiples montages. La dernière version (2007), que nous présentons, est apparemment la plus proche du projet initial du réalisateur.

Thèmes mytho-légendaires

Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel.
Genèse XI,4

Blade Runner propose la vision d'une société écartelée entre ciel et terre, entre privilégiés, vivant au sommet des tours ou sur d'autres planètes, et masses populaires rivées au sol. Il se réfère directement à l'anticipation de Metropolis et de nombre d'œuvres de science-fiction : actualisation de l'antique opposition entre le monde des hommes et le monde des dieux, dont les voix aériennes distillent vers la terre des messages pouvant faire croire que la consommation de certains nectars pourraient permettre d'accéder à l'Olympe.

Rivalité entre hommes et dieux donc : la volonté prométhéenne d'égaler ces derniers et d'accéder aux sphères supérieures est ancrée dans la mythologie comme dans la conscience humaine. Blade Runner en fait une réalité : l'homme a colonisé l'espace, par la technique il a remodelé, pour ainsi dire recréé le monde, et il fabrique des êtres à son service et à sa dévotion. Un ascenseur permet d'accéder au sommet de la tour (la « Tyrell Tower »), tout près du ciel, là où réside le démiurge. Et par la ruse la créature y accéde, défie Tyrell, autrement dit Dieu, et parvient à le tuer.

Mais une telle rébellion ne saurait rester impunie. Ce monde orgueilleusement engendré par l'homme et marqué par la démesure est le fruit de la malédiction divine. Tout comme Babel, ou Babylone, « la mère des prostituées et des choses immondes de la terre », il n'est que confusion et chaos. C'est une ville-enfer, pour ainsi dire minéralisée, labyrinthique, plombée par un ciel obstinément bouché, habitée par une sous-humanité, une population grouillante et misérable, divisée par la multiplicité des langues.

Le mythe de Babel par ailleurs, comme celui de Prométhée, est lié à la vengeance divine, et par là à l'épisode du Déluge, un déluge que pourrait faire présager la pluie persistante dans le film : nous nous situons en un temps mythique où les hommes s'opposent à la Divinité, et où celle-ci doit sévir, contraignant l'humanité à se régénèrer en une nouvelle race.

L'Eternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur.
Genèse
VI,6

Dieu a créé l'homme, puis l'homme a entrepris de créer des androïdes, des autres lui-même. Non plus comme Frankenstein en recollant des bouts de cadavres, mais en concevant une identité originale à forme humaine. Bien sûr il lui imposa des limites et des interdits comme avait pris soin de le faire avant lui Yahvé avec Adam et Eve : il fallait éviter toute confusion avec ce que l'on a créé à son image. Mais, on le sait, tout interdit est fait pour être transgressé...

Au début des temps, à Sumer, les dieux se révoltèrent contre le pénible travail auquel ils étaient astreints. Le dieu Enki, lui-même né de l’argile primordiale, vint à leur secours : il demanda à sa mère, la déesse Namma, de façonner des hommes dans cette même argile mêlée au sang d'un dieu sacrifié. Les êtres ainsi conçus, dotés de l'intelligence divine, se mirent alors aux services des dieux, dont ils devinrent les esclaves. Jusqu'à ce que, s'étant multipliés, ils devinrent une nuisance, à tel point qu'ils durent être décimés par le Déluge.

C'est ainsi que la ville artificielle se peuple de créatures artificielles. Et s'il est facile de détecter les papiers découpés de Gaff, les jouets de Sebastian peuvent à la rigueur faire illusion, et les animaux artificiels exigent une enquête minutieuse pour être repérés. Les androïdes, de plus en plus perfectionnés, endossent, eux, à perfection la nature humaine. L'interrogation centrale de Blade Runner est donc de savoir qui peut revendiquer cette nature, et sur quels critères : les réplicants sont théoriquement dépourvus d'affectivité, mais ils développent des sentiments et finissent par devenir plus humains que les hommes : à la différence du techicien qui l'observe, froid, insensible, accroché à ses instruments, Léon dans la scène d'ouverture possède une épaisseur physique et, loin d'être insensible, il perd tout bêtement son sang-froid. Tandis que Deckard s'humanise peu à peu au fil du film, alors qu'il est de plus en plus envisageable qu'il pourrait lui-même être à son insu un réplicant ; d'ailleurs ne se définit-il pas au début du film comme the wrong guy, le « faux mec » ?

Mais cette nouvelle humanité, soumise à l'exclusion à cause de sa différence, n'en est pas moins une race de surhommes aux pouvoirs démultipliés qui, refusant de rester esclaves, revendiquent leur autonomie et se soulèvent contre ceux qui les ont créés : cycle prométhéen que chacun de nous vit individuellement en « tuant le père », et sur lequel repose l'évolution des espèces.

Le thème du surhomme appartient à la science-fiction et trouve aussi écho dans les mythes. Hercule, par sa nature de demi-dieu et ses pouvoirs, est capable de prouesses extraordinaires, mais il n'en demeure pas moins torturé et malheureux. Gilgamesh défie les dieux en voulant gagner l'immortalité, de même que les androïdes de Blade Runner exigent de Tyrell un supplément de vie.

Reste à évoquer une figure énigmatique que Ridley Scott a glissée dans ce film, avant de lui donner le beau rôle dans Legend : cette licorne qui surgit parmi les souvenirs (implantés ?) de Deckard et que celui-ci retrouve, à la fin, en papier plié. Vestige d'un légendaire temps de l'innocence, ou indice d'un monde et d'une humanité régénérés, à chacun de choisir sa lecture.

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LE golem

Une légende issue de la Kabbale se répandit dans la communauté juive d'Europe centrale au XVème siècle ; elle devint objet de croyance, avant de s'actualiser au XVIème siècle dans le ghetto de Prague.

La paix alors était menacée par l'antisémitisme. Le rabbin Loew interrogea le Très-Haut qui l'enjoignit de « créer un golem avec de l'argile rouge » afin de détruire les ennemis des juifs. Il pétrit donc une figure humaine, glissa dans sa bouche un parchemin où était inscrit le nom de Dieu et grava sur son front le mot emet, (vérité). Alors le Golem ouvrit les yeux et se plaça sous les ordres de son créateur. Il commença par se charger des tâches ménagères puis, doté d'une force prodigieuse, prit la défense de son peuple.

Le rabbin devait endormir sa créature tous les vendredis soir afin qu'il respecte le Shabbat. Une fois cependant il oublia de prendre cette précaution, et le Golem devint fou furieux, grandit en force et en puissance et s'attaqua à son peuple, détruisant tout sur son passage. Le rabbin parvint juste à temps à effacer la première lettre du mot emet afin de former le mot met, ?? (mort). Le Golem redevint matière inerte et l'on dit qu'il repose toujours dans le grenier de la synagogue Vieille-Nouvelle, où il est strictement interdit de pénétrer.

La racine hébraïque GLM désigne une masse informe, un embryon, une chose à être. Le Talmud dit qu'Adam fut, pendant les 12 premières heures de son existence, un « golem », un corps sans âme, et le Psaume 139 le fait parler ainsi : « Quand je n'étais qu'un golem, tes yeux me voyaient. » C'est pourquoi la créature du rabbin Loew put être désignée comme un « second Adam ».

Dieu décida de créer l'homme. Il prit de l'argile, la façonna et lui donna la forme d'un humain. Il le mit au four et partit se promener. Quand il revint, l'homme était un peu trop cuit ; c'était le premier homme noir. Dieu recommença : Il prit de l'argile, la façonna et lui donna la forme d'un humain. Il le mit au four mais comme il avait peur, il le retira trop tôt : l'homme était blanc. Dieu n'était pas content. Il recommença une troisième fois. Il prit de l'argile, la façonna, lui donna la forme d'un humain et le mit au four. Alors là, l'homme n'était ni trop cuit, ni pas assez ; il était doré : c'était le premier Gitan.

Le thème de l'homme façonné en prenant de l'argile est récurrent dans les mythologies : à part la création d'Adam, c'est sur son tour de potier que Khnoum, en Egypte, modèle les dieux, les hommes et chaque enfant qui naît ; et, parmi bien d'autres, Enki en Mésopotamie, Tane en Nouvelle-Zélande, Zanahary à Madagascar ou Prométhée en Grèce font appel à cette même technique. C'est encore en argile qu'Héphaïstos fabrique Pandora, tandis qu'il réserve des matériaux plus nobles, l'or par exemple, pour ses automates.

Fabriquer des êtres humains ? Un vieux rêve de l'humanité donc, une folie démiurgique qui fait écho à l'ambition d'élever cette tour qui touche au ciel afin de faire de l'homme un dieu. A leur tour tous les romanciers s'y sont employés, mais ils n'ont jamais su engendrer que des figures imaginaires. L'enjeu est plus profond : créer des êtres concrets, animés, autonomes, pourquoi pas dotés d'une âme ? La science y aspire, la morale s'interroge : l'expérience est-elle raisonnable, et surtout est-elle sans danger ? Dieu le Père lui-même n'avait-il pas pris certains risques en fabriquant Adam et Eve ? Alors si, en plus, on prétend prendre la place du Créateur... Les alchimistes en leur temps cherchèrent à créer dans leur alambic l'homonculus, un bébé artificiel.

Il y a dans ce fait un fond de vérité, bien qu’il soit demeuré secret et mis en doute, et qu’on ait beaucoup discuté chez les anciens philosophes la question de savoir si la nature et l’art nous donnent le moyen de produire l’homme en dehors du corps de la femme. Pour moi, j’affirme que ce moyen ne répugne point à la nature, et qu’il est parfaitement possible. Voici comment il faut procéder pour y parvenir...
Paracelse, De natura rerum

Il s'agit en effet de percer le secret de la création, ce qui constitue un miracle encore plus prodigieux que celui qui consiste à simplement ressusciter les morts. Dans la tradition juive, on insiste sur la valeur positive de ce geste qui permet d'approcher la divinité, même si les conséquences peuvent s'avérer dramatiques et si l'expérience doit être suspendue. Mais la pensée morale met plutôt en avant la présomption humaine qui le sous-tend : il n'est jamais bon de braconner sur les terres réservées aux dieux ! Un tel défi ne peut qu'appeler le châtiment. Le simple fait de fabriquer des golems ou des androïdes, des êtres vivants esclaves pour nous remplacer dans les tâches pénibles ou dangereuses n'est-il pas par ailleurs susceptible d'engendrer des fantasmes fondés sur la culpabilité ?

Un golem n'est pourtant qu'un robot, un outil fabriqué pour exécuter certaines tâches. Il n'y a rien là de satanique, pas de pacte avec le Diable comme dans le cas de Faust. Même pas de prétention contre nature comme dans le cas de Frankenstein. Et pourtant, là aussi, il y a retournement des choses, transgression d'un interdit, apparition d'une menace.

Immanquablement donc, que ce soit du fait d'un oubli (enlever l'aleph sur le front) ou d'une mau-vaise programmation (conçu pour guerroyer, le golem se retourne contre les juifs lorsque les ennemis ont été éliminés), la créature, pétrie dans la glaise et ayant reçu le souffle de vie, ne tarde pas à se rebeller, à revendiquer son autonomie et à devenir un danger public. Frankenstein est traqué par sa créature, et certaines traditions disent que le rabbin Loew meurt, écrasé par le Golem au moment où il lui retire la vie. Les robots qui, comme le Golem, ont vu le jour à Prague, sous la plume de Karel Capek, se révoltent eux aussi dans sa pièce de théâtre R.U.R., et ils soumettent l'humanité à l'esclavage. Plus tard Isaac Asimov réussira quand même à faire entendre raison à ces créations de la technologie et à les assujettir à ses fameuses lois.

Les trois lois de la robotique selon Asimov :
Première Loi : Un robot ne doit pas porter atteinte à un être humain ni, en restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.
Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par un être humain sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la Première Loi.
Troisième Loi : Un robot doit chercher à protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la Première Loi ou la Deuxième Loi.

L'auteur pourtant reste méfiant et confine ses créatures dans les colonies de l'espace, loin de la terre. Entre-temps la littérature et le cinéma ont livré une nouvelle génération de robots, ou plus précisément d'androïdes qui n'ont pas manqué de s'affranchir de ces lois et de se rebeller à leur tour. La question des êtres artificiels ne cesse d'interpeler les créateurs de romans et de films, posant le problème essentiel de la place et de l'origine de l'âme dans l'être vivant.

N'est-ce pas cette âme que le petit robot David, Pinocchio de l'âge cybernétique, aspire à acquérir dans A.I. Intelligence artificielle ? Conçu pour aimer, il a besoin de l'amour maternel et demande à être reconnu comme un vrai garçon. S'il parvient, lui, à s'immerger dans la contemplation de la Fée Bleue, ne pourrait-on pas dire que c'est en réalité par manque d'amour et de considération que la plupart des androïdes ou des golems en arrivent à se rebeller ?

Et au fond, à bien y réfléchir, chaque enfant ne peut-il pas être vu comme un golem : modelé dans la chair de sa mère, doté d'une âme ou du moins animé par le souffle de vie, projeté dans le monde par ses parents et ses éducateurs qui le programment en lui enseignant les règles d'une vie juste et utile, règles contre lesquelles il ne peut manquer de se révolter en revendiquant son autonomie... ?

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biblio-filmographie

* Daniel BERESNIAK, L'histoire étrange du Golem, Trédaniel, 1993
* Moshe IDEL, Le Golem, Paris, Editions du Cerf, 1992
* Elie WIESEL, Le Golem, Paris, Editions du Rocher, 1998
* Gustav MEYRINK, Le Golem, Livre de Poche
* Gaby WOOD, Le Rêve de l’homme-machine, de l’automate à l’androïde, Paris, Editions Autrement, 2005
* André NEHER, Faust et le Maharal de Prague, le mythe et le réel, PUF, 1987
* Jean MOLLA, Felicidad, Gallimard Jeunesse, 2005
* E.T.A. HOFFMANN, L’Homme au sable, 1816
* VILLIERS de l’ISLE-ADAM, L’Eve future, 1886
* Karel CAPEK, RUR, 1921
* Isaac ASIMOV, Nous les robots, 1940-1982, et autres textes
* Philip DICK, Les Androïdes rêvent-ils de moutons mécaniques ?, 1968
* Jean-Michel TRUONG, Reproduction Interdite, 1989
* Clifford Donald SIMAK, Projet Vatican XVII, 1981
* Robert A. HEINLEIN, Vendredi, 1982
* Philippe EBLY, Le robot qui vivait sa vie, 1989

mémoire de maîtrise : http://scribble.com/uwi/br/uncertainty

films :
* P.H. SALFATI, Golem Golems (documentaire), 2002
* Paul WEGENER, Le Golem,1920
* Julien DUVIVIER, Le Golem, 1936
* Armand GEIGER, Le Réveil des golems, 2008
* Fritz LANG, Metropolis, 1927
* J. WHALE, Frankenstein, La Fiancée de Frankenstein, 1931-35
* Kennetth BRANAGH, Frankenstein, 1994
* Michael CRICHTON, Mondwest, 1973
* Andrew NICCOL, S1møne, 2002
* Luigi COMENCINI, Les Aventures de Pinocchio, 1975
* Steven SPIELBERG, A.I. Intelligence artificielle, 2001
* Alex PROYAS, I, Robot, 2004
* Andrew STANTON, WALL-e, 2008
* Georges LUCAS, La Guerre des étoiles, 1977

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Les intervenants :

michel cazenave

Philosophe et écrivain, Michel Cazenave est coordonnateur de programmes sur France Culture où il anime l'émission Des vivants et des dieux.

Spécialiste entre autres de la réflexion jungienne, il s'intéresse tout particulièrement au symbolisme et aux religions. Il est l'auteur de nombreux ouvrages. On lui doit entre autres :
* Jung, l'expérience intérieure, Le Rocher, 1997
* La subversion de l'âme - Mythanalyse de l'histoire de Tristan et Iseut, Seghers, 1981
* La Science et les figures de l'âme, Le Rocher, 1996
* Histoire de la passion amoureuse, Philippe Lebaud, 2001  - Oxus, 2005
* Le féminin spirituel (direction), Desclée de Brouwer, 2001
* La Face féminine de Dieu (direction), Noêsis, 1998
* Tristan et Iseut (roman), Albin Michel, 1985, 1994 - Garnier-Flammarion, 2000
* La Putain des dieux (roman), Le Rocher, 1994
* Chants de la Déesse (poèmes), Le Nouvel Athanor, 2005

pour faire plus ample connaissance avec Michel Cazenave : http://www.michelcazenave.fr

Depuis la Pandora d'Hésiode, fabriquée par Héphaïstos, les humains ont toujours rêvé de créatures artificielles. C'est Pygmalion amoureux de sa statue, c'est le Golem du Maharal de Prague qui finit par échapper à son créateur et que l'on retrouve aussi bien dans le Frankenstein de Mary Shelley que dans l'homme bionique de Robocop, ou, dans le règne des machines de la série des Terminator. Jusqu'à cette question angoissante posée dans le roman schizophrénique de Philip K. Dick et son "adaptation" par Ridley Scott, Blade Runner : les androïdes, comme l'Eve future de Villiers de l'Isle-Adam, ne finiraient-ils pas par acquérir une âme, soit sur le mode christique, soit dans le registre de la passion amoureuse ?

philippe lucidarme

Après avoir travaillé un an au Japon sur le robot humanoide HRP2, Philippe Lucidarme est enseignant-chercheur au LISA, (Laboratoire d'Ingéniérie des Systèmes Automatisés de Université d'Angers). Il travaille sur la fabrication et la commande de robots pour l'exploration et l'inspection en milieu hostile (centrale nucléaire, tremblements de terre...). En 2005, il recoit à San Francisco le premier prix du Consortium industriel PC104 pour ses travaux de recherche et participe à divers concours de robotique : en 2006. Il remporte le challenge de robotique militaire organisé par la DGA / ETAS, en 2008 il est sacré vice champion de France et obtient une 3ème place aux championnats du Monde.

En 2008, est-il possible de construire un homme artificiel ? La technologie permet-elle de concevoir une machine à l'image de l'homme ? A travers une description des principaux robots humanoïdes existants, nous expliquerons leurs fonctionnements, leurs limites et pourquoi nous n'avons pas dans chaque foyer une de ces machines qui s'occupe de faire la cuisine et le repassage. La présentation se terminera sur une conclusion autour des dangers et des risques de concevoir de telles machines.

Gildas jaffrennou

Gildas Jaffrennou est professeur certifié de Sciences de la vie et de la terre, enseignant en Cinéma-Audiovisuel, intervenant régulier « école et cinéma » à Angers, Nantes et Saint-Nazaire. Il s'intéresse particulièrement à l'analyse filmique, à la pédagogie de l'image en mouvement et au cinéma d'animation.

G. Jaffrennou se penchera, avec extraits à l'appui, sur la façon dont le cinéma a pu mettre en scène les créatures artificielles, fabriquées dans un but précis. Quelle place occupent-elles et quels en sont les enjeux par rapport aux progrès scientifiques et aux conditions politiques selon les époques.
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Programme 2008

blade runner

Etats-Unis, 1982, 117 minutes, couleurs, version originale.

Réalisation : Ridley Scott
Scénario : David Webb Peoples, Hampton Fancher, d'après l'oeuvre de Philip K. Dick
Interprètes : Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young

AFFICHE

SUJET
Los Angeles, 2019. Les hommes, qui fuient une terre polluée, se font aider par des androïdes qui ne se distinguent plus des humains que par leur absence d'affectivité. Ces créatures sont destinées aux colonies spatiales, mais quatre d'entre eux parviennent à s'échapper et à s'introduire dans Los Angeles. Un agent d'une unité spéciale, un blade-runner, est chargé de les dépister et de les éliminer. Selon la terminologie officielle, on ne parle pas d'exécution, mais de retrait....

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