Cinélégende

accueil> archives > >programme 2015-16> Contes

Contes d'antan et de tous temps

Il était une fois..., et même aujourd'hui.

Il peut sembler contradictoire de parler de l’« actualisation » des contes, puisque ceux-ci par définition se situent nulle part et hors du temps. Etrange de vouloir transposer dans l’actualité du monde leur univers féérique, irréel. Certes le mot « conte » peut être compris de bien des façons. Ils ne sont pas tous « merveilleux », loin s’en faut. On parle de contes facétieux, de contes cruels, de contes moraux, de contes à dormir debout, de contes fantastiques, voire de contes réalistes… Et, même si on dit que c’est leur vocation première, ils ne sont pas tous immémoriaux, destinés à être répétés et écoutés le soir dans la chaumière, au coin du feu, à la veillée : on continue d’en inventer de nouveaux, et c’est désormais dans les livres que l’on découvre ceux du temps passé. Il est aussi à supposer qu’il fut un temps où ils côtoyaient le mythe et faisaient partie intégrante de célébrations rituelles.

Le conte au cinéma reflète la double nature, ambigüe, de ce mode d’expression qui fait naître l’illusion sur un écran blanc et qui encadre le rêve. Faut-il rappeler son double héritage ? Inventé par les frères Lumière pour observer la réalité la plus triviale, il n’a pas tardé, avec Méliès, à explorer les mondes imaginaires les plus improbables. N’y a-t-il pas de toute façon une certaine distanciation, une sortie du temps ordinaire, dès que l’on se réfugie dans le cocon d’une salle obscure (ou que l’on se plonge dans un roman), et que l’histoire s’engage ? on nous (ra)conte... Même si le décor et le cadre social nous rappellent notre monde quotidien, celui que nous connaissons bien, ils n’en sont pas moins transposés, transfigurés sur l’écran. C’est le même rapport à la réalité de leur temps qu’entretenaient la pauvre masure du Petit Poucet où l’on mourait de faim, ou le fabuleux palais de La Belle au bois dormant. On pourrait dire qu’il suffit de s’asseoir devant un écran, et de se laisser porter par un film, pour entrer dans le conte, pour se dire « Il était une fois… ». Cécilia, dans La Rose pourpre du Caire, en fait la trouble expérience.

Il est donc intéressant d’observer comment le conte peut se loger dans des histoires très quotidiennes, et il est remarquable de retrouver dans l’ensemble des films que nous avons sélectionnés, certains thèmes également récurrents dans les contes traditionnels :
- l’absence de l’un des parents (mort, abandon, disparition…),
- l’état de soumission, la vulnérabilité initiale du héros ou de l’héroïne,
- sa quête du père, ou le plus souvent de la mère,
- une traversée vers l'autre monde,
- son parcours solitaire, la poursuite d’un rêve intime,
- les épreuves par lesquelles il lui faut passer,
- la «  résurrection  » finale, l’accomplissement au terme de cette quête.

Le Royaume des fées de Georges Méliès(1903)


programme

Contes de la différence
- mardi 13 octobre, 20h15, aux 400 Coups : Wadjda de Haifaa Al Mansour (Arabie Saoudite, Allemagne, 2012)
- jeudi 15 octobre, 18h30, à l'Institut Municipal : Le vilain petit canard face à notre destin ! Différences et exclusions : les contes, miroir de notre société, conférence de Geoffrey Ratouis
- vendredi 16 octobre, 20h, à l'association Cinélégende : La figure du méchant , atelier d'écriture avec Schéhérazade (Véronique Vary)
- samedi 17 octobre, 18h, à la salle St-Léonard (maison de quartier Les Justices), 64 rue Gabriel Lecombre : De vilains petits héros , contes avec Les Conteurs de la Jabotée
- mardi 27 octobre, 13h30, aux 400 Coups : Le vilain petit Canard de Garri Bardine (Russie, 2010) 

Contes de la bonne fortune
- jeudi 10 décembre, 18h30, à l'Institut Municipal : Tout est bien qui finit bien… contes de Noël, bonne fée et happy end !, conférence de Geoffrey Ratouis
- vendredi 11 décembre, 20h, à l'association Cinélégende : Le récit initiatique : voyage "guidé" en imagination , atelier d'écriture avec Schéhérazade (Véronique Vary)
- mardi 15 décembre, 20h15, aux 400 Coups : La Vie est belle de Frank Capra (USA, 1947)
- samedi 19 décembre, 18h, à la salle St-Léonard (maison de quartier Les Justices), 64 rue Gabriel Lecombre : contes avec Sylvie de Berg
- mardi 29 décembre, 13h30, aux 400 Coups : Les Aventures de Pinocchio de Luigi Comencini (Italie, 1972)

Contes de la métamorphose
- mardi 2 février, 20h15, aux 400 Coups : La Belle et la Bête de Jean Cocteau (France, 1946)
- jeudi 4 février, 18h30, à l'Institut Municipal : Métamorphoses, des temps mythologiques aux légendes urbaines, conférence de Geoffrey Ratouis
- vendredi 5 février, 20h, à l'association Cinélégende : Les noces de l’homme et de l’animal , atelier d'écriture avec Schéhérazade (Véronique Vary)
- samedi 6 février, 18h, à la maison de quartier Angers Centre, 12 rue Thiers : contes
- mardi 9 février, 13h30, aux 400 Coups : Les Enfants loups, Ame et Yuki de Mamoru Hosoda (Japon, 2012)

Contes de la mer
- mardi 29 mars, 20h15, aux 400 Coups : Les Bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin (USA, 2012)
- jeudi 31 mars, 18h30, à l'Institut Municipal : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un road movie : itinérances et parcours initiatiques dans les contes et légendes d’ici et d’ailleurs, conférence de Geoffrey Ratouis
- vendredi 1er avril, 20h, à l'association Cinélégende : Bienvenue dans un univers mouvant : célébration de l’eau et des océans , atelier d'écriture avec Schéhérazade (Véronique Vary)
- mardi 5 avril, 13h30, aux 400 Coups : Le Cheval venu de la mer de Mike Newell (Irlande, Grande Bretagne, USA, 1992
- samedi 9 avril, 18h, à la maison de quartier Angers Centre, 12 rue Thiers : contes avec les Conteurs de la Jabotée
 

Les Bêtes du sud sauvage