Descente aux enfers : l'enfer sur terre (Comment l'homme façonne son propre enfer)
Dans le cadre de la Fête de la Science, avec le soutien de la Région des Pays de la Loire et la participation du lycée Joachim du Bellay et de l'université d'Angers (Faculté de Médecine).
mardi 14 octobre, 18 à 20h : Ciné-Bistrot
Mise en bouche / apéro
Café Latin, 23, rue Bodinier, Angers
Prix des consommations
le mardi 14 octobre,
20h15 : Film
Grand Central (France, 94 min.) de Rebecca Zlotowski,
avec présentation et débat en présence de Louis Mathieu, en
présence de représentants de l'association Sortir du Nucléaire.
Cinéma 400 coups, 12, rue Claveau, Angers, tél. : 02 41 88 70 95
Tarifs habituels aux 400 Coups : 7,60 €,
réduit 6 €, carnets 5,15 € ou 4,55 €
mercredi 15 octobre, 19h30 : Conférence
La médecine nucléaire : applications diagnostiques et
thérapeutiques, par le professeur Hindré, maître de
conférences à l'Université d'Angers, Micro et Nanomédecines
Biomimétiques.
Si certaines applications du nucléaire civil
sont facilement identifiées, comme dans le cas de la production
d'électricité, d'autres le sont moins, notamment dans le domaine
de la santé. Pourtant, dès la découverte de la radioactivité
naturelle, il y a plus d'un siècle, l'utilisation de ses
propriétés en santé a été imaginée. Cette présentation retrace
les grandes étapes de ce parcours jusqu'à nos jours, où
l'activité de médecine nucléaire occupe désormais une place
centrale. Après une description des propriétés des rayonnements
ionisants, mais également des dispositifs d'imagerie associés,
plusieurs applications ciblées viendront illustrer l'impact de
la médecine nucléaire en clinique.
Amphi Simone Veil, Faculté de Médecine,
28 rue Roger Amsler, Angers
Gratuit
jeudi 16 octobre, 18h30 : Conférence
Le risque nucléaire et sa
médiatisation - Le risque nucléaire : médiatisation,
représentations sociales et imaginaire collectif,
par Marie-Thérèse Neuilly, consultante, sociologie du risque et
des crises, professeur émérite de l'Université de Nantes.
Les catastrophes industrielles jalonnent
l'histoire de nos sociétés modernes et l'accident nucléaire
apparaît comme particulièrement redoutable, avec des effets dont
on ne connaît ni la nature ni la temporalité, et qui peuvent
concerner la planète entière. Cette dangerosité invisible peut
affecter les générations à venir. Une importante médiatisation
participe à la construction d'un imaginaire collectif qui mérite
d'être analysé.
C'est à travers trois situations que seront saisies les
représentations du risque nucléaire, représentations qui
prennent leurs origines dans l'histoire de la guerre
(bombardements et essais d'armes nucléaires) puis dans celles
des catastrophes industrielles ( Tchernobyl- Fukushima).
Institut Municipal, place Saint-Eloi, Angers
Gratuit
jeudi 16 et vendredi 17 octobre, 9 à 12h :
Conférences destinées aux lycéens
- La médecine nucléaire :
applications diagnostiques et thérapeutiques
- Nouveaux développements dans le domaine des
radiopharmaceutiques
par le professeur Hindré, maître de conférences à
l'Université d'Angers, Micro et Nanomédecines Biomimétiques.
Amphi Simone Veil, Faculté de Médecine, Rue
Haute de Reculée, Angers
Gratuit
vendredi 17 octobre, 20h : Film et débat, en
présence d'Alain Juigné, Président
départemental et de Michel Verger, Président honoraire de l'AVEN
(Association des Vétérans des Essais Nucléaires)
Pluie noire (Japon, 123 min.) de
Shohei Imamura
Maison de quartier Le Trois-Mâts, place des
Justices, Angers
Gratuit
du mardi 7 au vendredi 17 octobre :
Exposition
Rayonnements ionisants et santé
Une exposition de :
La Structure Fédérative de Recherche François
Bonamy
La Mission régionale de sauvegarde du patrimoine scientifique et
technique
Le Service de physique médicale du Centre René Gauducheau
Avec le soutien de la Région des Pays de la Loire, NucSan,
l'Université de Nantes, la Ligue contre le cancer, le
Cancéropôle Grand Ouest, l'Inserm et la Casden
Lycée Joachim du Bellay, rue Marie Talet,
Angers - contact : 02 41 43 64 12
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Commentaires
Textes de Philippe Parrain
La puissance de Dieu irradie tout l'univers. Qu'en est-il lorsque l'Homme renouvelle le sacrilège de Prométhée en dérobant le feu céleste et tente de se substituer à Lui ? Lorsque, assoiffé de connaissance, il veut en savoir autant que Lui et signe le pacte faustien ?
Le fait de chercher à percer les secrets ultimes de la matière, ou du vivant, ne saurait rester anodin. Ce n'est pas sans un certain sentiment de crainte et de culpabilité qu'on se les approprie, même si c'est pour les mettre au service de l'humanité.
Les représentations que le public se fait de ces tentatives, telles qu'elles sont véhiculées par les médias, recoupent les grands mythes. Elles prennent volontiers une dimension apocalyptique qui parfois se traduit dans les faits.
Grand Central
Rebecca Zlotowski consacre son deuxième film au monde ouvrier prolétaire auquel s'étaient autrefois intéressés Jacques Becker ou Jean Renoir. Elle se penche sur le quotidien des intérimaires du nucléaire, chargés de décontaminer les centrales afin que les titulaires puissent y intervenir sans danger.
Elle s'est inspirée du roman La Centrale d'Elisabeth Filhol, en y ancrant une histoire d'amour. Elle écrivait le scénario lorsque la catastrophe de Fukushima est venue menacer la Californie où elle se trouvait : « Cette tragique coïncidence nous a donné la certitude que nous avions raison d'écrire le film ».
Le tournage s'est fait alternativement en numérique, pour souligner la dureté et la précision de la lumière artificielle, et en argentique, « pour rendre compte des peaux, du soleil, de la chaleur et du climat ». Les séquences d'intérieur ont été tournées en Autriche, dans une centrale qui n'avait jamais été mise en activité, ce qui a donné toute son authenticité à cette description d'un environnement de travail, authenticité à laquelle la réalisatrice était particulièrement attachée.
« Grand Central ne milite ni pour ni contre le nucléaire, et plutôt qu'un film social sur le nucléaire, qui en dénoncerait un état des lieux, je voulais que ce soit le sentiment amoureux qui devienne subversif et vienne dérégler la micro-société de la centrale. »
Pluie noire
Inspiré par le roman d'Ibuse - un classique au Japon -, le film en renverse l'équilibre : au lieu de développer la chronique vécue des jours suivant la catastrophe, il s'attache au drame intime de la jeune Yasuko cinq ans après, avec d'insoutenables flash-back sur cette atroce expérience. La vie a repris ses droits, chacun accepte son sort avec fatalité et résignation. Mais l'Histoire fait irruption et bouscule l'existence de cette famille marginalisée.
Cet hommage crépusculaire aux victimes d'Hiroshima devient réflexion sur la mort. Imamura met en scène le destin d'individus confrontés à la mort, chez qui celle-ci gagne tout doucement du terrain, inéluctablement. Au sein d'un environnement serein, apaisant, presque idyllique, éclatent de violents cris de colère, d'angoisse.
Ne sommes-nous pas tous des irradiés ? La vie n'est-elle pas, après tout, qu'une survie dont le terme est imprévisible puisqu'il n'obéit à aucune logique ?
thèmes mytho-légendaires des films
L'embarquement pour l'île des morts
La frégate longea la côte jaune et basse de Long-Island, et, à huit heures du soir, après avoir perdu dans le nord-ouest les feux de Fire-Island, elle courut à toute vapeur sur les sombres eaux de l'Atlantique.
Jules Verne, Vingt Mille lieues sous les mers
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Ouverture de Pluie noire
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Gary arrive à la centrale
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L'enfer à petites doses
Vous êtes venus surprendre un secret que nul homme au monde ne doit pénétrer.
Jules Verne, Vingt Mille lieues sous les mers
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Yasuko observe sa dégradation
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Qu'il tombe du ciel ou émane des profondeurs du cœur de la centrale, il frappe aveuglément, s'incruste sur la joue de l'oncle et imprime sa marque, noire comme cette pluie noire, noire comme un indélébile péché originel. Et l'amour, la « petite mort », c'est comme la dose : on s'expose sans prendre garde et on se condamne soi-même.
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Gary s'interroge sur son état
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Et quand on ne peut pas arrêter ça, cela devient Hiroshima (nom qui rime avec Fukushima, « l'île du bonheur ») : prélude à l'Apocalypse, la fin de tout. Le temps s'arrête à 10h14, et la remarque de la femme dans le bateau de Pluie noire : « Il fait sombre ! » fait écho à st Luc annonçant la mort du Christ : « Il y eut des ténèbres sur toute la terre. » D'un coup les hommes deviennent des morts en sursis, de la même façon que nous sommes tous des « irradiés » ?
La rencontre avec le monstre
Le monstre, immergé à quelques toises de la surface des eaux, projetait cet éclat très-intense, mais inexplicable [...] Cette magnifique irradiation devait être produite par un agent d'une grande puissance éclairante. La partie lumineuse décrivait sur la mer un immense ovale très-allongé, au centre duquel se condensait un foyer ardent dont l'insoutenable éclat s'éteignait par dégradations successives.
Jules Verne, Vingt Mille lieues sous les mers
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Gary affronte le taureau
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La rencontre avec Karole
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A l'image de cet animal qui peut rester immobile des heures durant, la gueule ouverte, la centrale, génératrice de richesse, semble inerte mais constitue une perpétuelle menace. Faut-il par ailleurs considérer que l'apparition de Karole et son baiser sauvage pour faire ressentir à Gary les effets de la dose (« la peur, l'inquiétude, la vue brouillée, la tête qui tourne, les jambes qui tremblent... »), représente encore une rencontre avec le monstre ?
Plus insidieux encore est la créature diabolique qui dévore petit à petit Yasuko et sa famille. Mais l'immense nuage bourgeonnant a déjà frappé, lourdement ; il a tout écrasé, broyé, embrasé, déchiqueté. L'homme, l'individu, devient quantité négligeable, totalement vulnérable lorsqu'il se retrouve face au colosse, qu'il s'agisse du champignon nucléaire, ou bien des tours de la centrale qui pèsent sur les paysages de Grand Central. Le combat, dans Pluie noire, est sans issue. Seul Yuichi continue à se précipiter pour affronter les camions et tente vainement de conjurer le mal en le sculptant dans la pierre.
Les con-damnés
Laissez toute espérance, vous qui entrez.
Dante, La divine Comédie (inscription sur la porte de l'Enfer)
La lourde porte rouge se referme sur les décontamineurs. Déjà auparavant Gary hésitait à entrer chez Toni, et c'est là qu'il découvrait des cheveux blonds sur une brosse, du maquillage et même un lit défait, de quoi évoquer une Mélusine ou une sirène, l'une de ces grandes séductrices de la mythologie : celle même qu'il suivra dans la nuit, en silence, en barque vers l'autre rive, de même que Dante suivait Virgile vers l'Enfer...
L'Ennemi dans les deux films est identifiable dès les premières images. Mais une fois le pacte scellé (la signature d'embauche, ou la pluie sur le visage), il s'intériorise, devient presque invisible sur le plan physique, tout en restant obstinément présent sur le plan mental, dans les petits conflits, les conversations et le secret des corps où le mal, supplice intime, progresse inéluctablement.
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Le sas vers le coeur de la centrale
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On pourrait, dans Pluie noire, entendre la clameur des damnés. Mais là aussi pas de souffrance trop ouvertement affichée, plutôt une dégradation progressive vers un état lamentable, scandée par les deux séquences explicites du cheminement dans les ruines, parmi les cadavres et les morts-vivants. Le traumatisme mental de Yuichi rejoint le traumatisme physique de Yasuko. Mais il est sublimé en activité créatrice (de même que le film lui-même sublime l'horreur nucléaire), et son œuvre - art brut grimaçant dans les éclairs du combat - se mue en offrande nuptiale.
L'amour serait-il finalement porteur de salut ? Chacun des deux films se termine sur un départ qui semble poursuivre le mouvement des images d'ouverture. Les personnages se dirigent vers un ailleurs (l'île des morts ou la rédemption ?), ou bien vers nulle part, une autre centrale et de nouvelles doses, ou une improbable guérison. Quelle est donc la réalité de ces épreuves qu'ils ont vécues entre-temps ? Faut-il les considérer comme un enfer, ou simplement une parenthèse dans leur vie, un purgatoire ? Grand Central se referme sur le hurlement des sirènes, tandis que le noir et blanc de Pluie noire est bien incapable d'afficher un arc-en-ciel aux cinq couleurs éclatantes, signe d'espoir.
Actualité du châtiment
Longtemps, et pour nombre de civilisations (Mésopotamie, Mongolie, Indiens d'Amérique du nord, Afrique noire...), la vie aux enfers n'était que la prolongation de la vie sur cette terre. L'ordre social était maintenu, aucune punition particulière n'était prévue dans l'au-delà pour les méchants. Le paysan continuait à labourer, le guerrier à combattre, le roi à régner ; le riche demeurait riche, le pauvre restait pauvre. Mais il s'agissait souvent d'une vie dégradée, végétative, où l'on perdait progressivement conscience de son être. Ce pouvait aussi être un état de vague attente, dans la poussière, en proie à la vermine. Mais, en tout état de cause, ce monde-là n'était, sur un mode mineur, guère différent de celui que nous connaissons.L'enfer ici-haut
O genre humain, ô vous que paralyse la crainte d'être glacés par la mort, pourquoi redoutez-vous le Styx et ses ténèbres, noms sans réalité, matière à poésie, périls d'un monde imaginaire ?
Ovide, Métamorphoses
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L'incendie du Bazar de la Charité
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L'humanité a maintes fois enduré des peines infernales. Comme le note Georges Minois, après bien des siècles où l'horreur faisait partie du quotidien (les invasions barbares, la guerre de Cent Ans...), l'époque de la Renaissance (et pas seulement elle) a été marquée par un véritable débordement de l'enfer sur la terre, lequel irrigue notamment les œuvres de Bosch ou des Bruegel. Il cite Carl Linfert : « L'enfer n'est plus un gouffre brûlant ; c'est la Terre qui brûle, comme la guerre et l'incendie s'avancent vers nous en bouillonnant et dans un bruit de ferraille... »
Peut-être l'enfer se trouve-t-il tout simplement parmi nous, à portée de main ? Les visions infernales les plus insoutenables ne s'inscrivent-elle pas, pour beaucoup, dans la vie de tous les jours ? C'est du moins celles dont les médias, et en particulier le cinéma - qu'il soit de fiction ou documentaire - témoignent abondamment : misère économique et morale, maladies, catastrophes, guerres, sévices et tortures... On peut dire que Job, le juste, qui fut condamné à vivre son enfer sur terre, a eu beaucoup d'émules au fil de l'histoire, et jusqu'à aujourd'hui. Tourmenté dans sa vie, il n'avait pas pour autant de paradis à espérer dans l'au-delà, puisqu'après la mort, selon la Bible, le même sort était alors réservé à tous, bons et méchants : le Shéol, le lent oubli dans le silence et la poussière.
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Grünewald, La Tentation de st
Antoine
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La foule des démons le maltraita si affreusement qu'un de ses compagnons le crut mort et l'emporta sur ses épaules ; mais [...] il se releva et demanda à l'homme qui l'avait apporté de le reporter à l'endroit où il avait été trouvé. Et comme il y gisait, accablé de la douleur que lui causaient ses blessures, les démons reparurent, sous diverses formes d'animaux féroces, et se mirent à le déchirer avec leurs dents, leurs cornes et leurs griffes'
Jacques de Voragine, La Légende dorée, tentation de st Antoine
Bien des dévots continuent de faire pénitence ici-bas, ayant recours à des pratiques masochistes comme la flagellation, les lacérations ou les brûlures. C'est ainsi que Marie-Julie Jahenny (1850-1941) s'est soumise, près de Nantes, et pendant toute son existence, aux pires pénitences, et elle fut de son vivant tourmentée par le Diable :
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Carrie face à st Sébastien
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Il sortit sur nous une grosse bête comme un ours : c'était plus gros qu'un chien, c'était laid à faire hor¬reur. Il me donna des coups partout, comme s'il avait une grosse «hotte» de pierres dans les pattes. J'étais toute meurtrie où il m'avait battue. Il me fourra plein d'herbe dans la bouche, de gros bouchons cordés et il m'égratigna au front.
Marie-Julie in Docteur Imbert, La Stigmatisation, 1895
On retrouve cet esprit de mortification dans un film comme Chemin de croix de Dietrich Brüggemann (2014), tandis que Carrie, la souffre-douleur que Brian de Palma convie au bal du Diable, fait significativement ses dévotions à la figure martyrisée de st Sébastien. De fait l'enfer et ses sévices semblent irradier à travers notre monde. Les philosophes et romanciers modernes (Sartre, Camus, Buzzati...) le détectent au plus près de nous.
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George A. Romero, Le
Jour des morts vivants
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Le petit poison d'uranium
La force peut parfois se trouver du côté des plus humbles. On connaît le conte russe du petit poisson d'or. Un pêcheur l'attrape, et le petit poisson lui accorde tout ce qu'il souhaitera s'il le remet à l'eau. Sa femme lui dit de demander du pain, ce qui lui est aussitôt accordé. Voyant cela elle réclame un baquet neuf, puis, de fil en aiguille, une cabane neuve, un château, et enfin la souveraineté sur la mer. Cette fois le petit poisson refuse, et le pêcheur et sa femme se retrouvent misérables comme avant...
Le petit Poucet face à l'ogre ou David contre Goliath montrent que la raison du plus fort, du plus gros, du plus grand n'est pas toujours la meilleure... Dans les contes cependant, c'est habituellement le plus petit qui incarne le bien et qui vient à bout des personnages démoniaques. Qu'en est-il dans la réalité ? Le petit Poucet reste le plus souvent victime des magnats de la finance ou de la politique, mais il peut aussi incarner le mal, et être très puissant. Le côté obscur de la Force peut s'avérer tellement petit qu'on ne le voit plus ; il en est d'autant plus sournois.
On se rappelle qu'une des ruses préférées du Diable est de se dissimuler en s'abritant derrière son apparente insignifiance. La pomme de Blanche Neige ou les anneaux des Nibelungen ou du Seigneur des anneaux sont maudits : ils détiennent un formidable pouvoir maléfique. Combien plus les virus, les molécules toxiques ou les atomes radioactifs, particules élémentaires du vivant ou de la matière que l'œil humain est bien incapable d'identifier et qui, à petite ou forte dose, sont capables de répandre le malheur, la souffrance et la mort.
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John Hillcoat, La
Route
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Le feu infernal
Toute cette multitude va à sa perte ; innombrables sont ceux que le feu dévorera.
Apocalypse de Baruch
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Vincente Minnelli, Les quatre
Cavaliers de l'Apocalypse
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Et, s'il peut être glacial ou se distinguer par la qualité et la variété de ses supplices, c'est avant tout par le feu que se définit l'enfer. Un feu ardent, éternel, qui brûle sans jamais consumer.
Purification
Nous savons qu'on détruit parfois des villes entières, et qu'on fait passer les habitants au fil de l'épée pour donner de la terreur aux autres. Cela peut servir à abréger une grande guerre ou rébellion, et c'est épargner le sang en le répandant...
Gottfried W. Leibniz, Essais de Théodicée
La perspective de l'enfer a longtemps été utilisée pour entretenir la soumission par la crainte du châtiment : avertir les hommes des dangers d'une mauvaise vie et leur permettre ainsi de participer à l'harmonie universelle. Leçon que semblent avoir retenue bien des pouvoirs récents ou actuels qui sèment autour d'eux l'enfer dans le but d'établir le bien et la justice, ou du moins ce qu'ils considèrent comme tels.
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Notre-Dame de Montligeon, image
pieuse
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biblio-filmographie
Livres
. Georges MINOIS, Histoire des enfers , Fayard, 1991. Georges MINOIS, Histoire de l'enfer , PUF (Que-sais-je ?), 1994
. Corinne VUILLAUME, Les Enfers, une interrogation filmique , Cerf-Corlet, 2013
. Masuji IBUSE, Pluie noire , Gallimard, 1989
. Elisabeth FILHOL, La Centrale, POL, 2010
. Claude DUBOUT, Je suis décontamineur dans le nucléaire , Ed. Paulo Ramand, 2010
. Frédéric DENHEZ, Les pollutions invisibles : quelles sont les vraies catastrophes écologiques ?, Delachaux et Niestlé, 2005
. Frédéric DENHEZ, Les nouvelles pollutions invisibles : Ces poisons qui nous entourent, Delachaux et Niestlé, 2011
. Christian CHELEBOURG, Les Écofictions, Mythologies de la fin du monde, Les Impressions nouvelles, 2012
. Lauric GUILLAUD, Le Retour des morts ; imaginaire, science, verticalité, Rouge Profond - Debords, 2010
. Thomas B. REVERDY, Les Évaporés : un roman japonais, 2013
flms
. Michale BOGANIM, La Terre outragée ,
2012
. Andreï TARKOVSKI, Stalker , 1979
. Chris MARKER, La Jetée , 1962
. James BRIDGES, Le Syndrome chinois , 1979
. Akira KUROSAWA, Rêves , 1990
. Akira KUROSAWA, Rhapsodie en août ( Vivre dans
la peur ), 1955
. Peter WATKINS, La Bombe , 1965
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. Richard FLEISCHER, Soleil vert , 1973
. Alfred HITCHCOCK, Les Oiseaux, 1963
. Terry GILLIAM, L'Armée des 12 singes , 1995
. Steven SODERBERGH, Erin Brockovich, seule contre tous ,
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. Thomas VINCENT, Le nouveau Protocole , 2008